C’est vrai que c’est un argument en or si on veut faire passer comme message que les traitements d’affirmation de genre devraient être interdits ou devraient ne pas être remboursés par les caisses maladies. Si c’est effectivement un problème fréquent, autant le prendre au sérieux et discuter de comment on l’adresse en tant que société.

Ca tombe bien, nous avons des estimations des regrets de transitions : un petit pourcent. Si on a l'impression que le pourcentage est plus élevé, c'est dû à la manipulation de l'opinion dans les médias. Beaucoup de programmes qui traitaient du sujet ont montré une personne qui acceptait sa transition et une qui la regrettait. Cette manière de présenter l'information va faire penser que le regret concerne la moitié des personnes trans alors que la réalité est 50x plus petite.

Mais soit, on pourrait se dire que ce n’est pas parce que le pourcentage est bas qu’il ne faut pas en parler. Dans ce cas-là, ce qui peut aider c’est de comparer le phénomène à d’autres pour voir ce qui est fait par rapport à d'autres types de regret.

Du coup, petit quizz.

Savez-vous combien de personnes ayant une prothèse du genou regrettent l’opération ? Environ 10%. On devrait alors avoir 10x plus de tapage médiatique sur le risque de regret des prothèses du genou que des transitions de genre.

Mais ce n’est pas tout. La proportion des hommes trans regrettant leurs mastectomies est de 1%, alors que celui des femmes ayant eu une mastectomie après un cancer du sein est de 5% à 14% selon les estimations.

Continuons avec d’autres décisions qui nous impactent à vie, hors du champ médical. Aux Etats-Unis, 12% des personnes regrettent leurs tatouages. Ou encore, il est estimé qu’entre 7% et 18% des personnes regrettent avoir des enfants en Allemagne et aux Etats-Unis. Est-ce qu’on oblige pour autant les parents à faire des tests psychologiques pour savoir si iels veulent réellement des enfants ?