Il faut différencier deux choses : racisme et hostilité.

Oui, il est possible que vous ayez été insulté de « sale Suisse » ou de « babtou fragile ». Vous avez alors subi de l’hostilité anti-Blancs, qu’il ne faut en aucun cas tolérer. Mais cela ne suffit pas à parler de racisme au sens systémique.

Le racisme ne se résume pas à des injures ou à des préjugés. C’est un système qui discrimine dans les domaines de l’emploi, de l’accès au logement, des interactions avec les forces de l'ordre ou de l'accès à la santé. Et la liste pourrait être bien plus longue encore.

Une personne suisse ne va pas être moins bien traitée que d’autres personnes dans ces domaines parce qu’elle est suisse, contrairement aux personnes arabes, roms, noires, albanaises ou juives.

Le racisme, c’est un système qui légitimer, invisibiliser et banaliser ces pratiques.

Les préjugés sur les corps des personnes racisées va légitimer qu’on les soigne moins bien.

L’invisibilisation c’est quand les organisations vont faire de choses qu’on ne voit pas. Par exemple, prendre la décision de ne pas donner un emploi à une personne avec un nom à consonnance camerounaise ou de gonfler les prix des assurances pour les personnes d’origine albanaise. Personne ne s’en rendra compte en dehors de l’organisation. Ni vu, ni connu.

La banalisation c’est quand personne ne s’offusque de tout ça, à cause des médias, des politiques et du manque de mixité dans les lieux de vie, qui font qu’on n’a plus aucune empathie pour ces groupes de personnes.

Vous voyez maintenant la différence entre un cas isolé d’hostilité et une dynamique structurelle.

L’argument du racisme anti-Blancs sert la cause des mouvements d’extrême droite. Ramener le racisme au niveau des préjugés entre personnes permet d’éclipser les niveaux de discriminations organisationnels et sociétaux. Que c’est pratique d’occulter les dynamiques de discriminations qui ont le plus d’impact ! Bien joué l’extrême droite.