Il faut différencier deux choses : racisme et hostilité.

Oui, il est possible que vous ayez été insulté de « sale Suisse » ou de « babtou fragile ». Vous avez alors subi de l’hostilité anti-Blancs, qu’il ne faut en aucun cas tolérer. Mais cela ne suffit pas à parler de racisme au sens systémique.

Le racisme ne se résume pas à des injures ou à des préjugés. C’est un système qui discrimine dans les 

. Et la liste pourrait être bien plus longue encore.

Une personne suisse ne va pas être moins bien traitée que d’autres personnes dans ces domaines 

, contrairement aux personnes arabes, roms, noires, albanaises ou juives.

Le racisme, c’est un système qui légitimer, invisibiliser et banaliser ces pratiques.

Les préjugés sur les corps des personnes racisées va légitimer qu’on les soigne moins bien.

L’invisibilisation c’est quand les organisations vont faire de choses qu’on ne voit pas. Par exemple, prendre la décision de ne pas donner un emploi à une personne avec un nom à consonnance 

 pour les personnes d’origine albanaise. Personne ne s’en rendra compte en dehors de l’organisation. Ni vu, ni connu.

La banalisation c’est quand personne ne s’offusque de tout ça, à cause des médias, des 

 dans les lieux de vie, qui font qu’on n’a plus aucune empathie pour ces groupes de personnes.

entre un cas isolé d’hostilité et une dynamique structurelle.

L’argument du racisme anti-Blancs sert la cause des mouvements d’extrême droite. Ramener le racisme au niveau des préjugés entre personnes permet d’éclipser les 

 organisationnels et sociétaux. Que c’est pratique d’occulter les dynamiques de discriminations qui ont le plus d’impact ! Bien joué l’extrême droite.

Les trois niveaux des discriminations

Affiche UDC

Discrimination à l'embauche

Biais racistes dans les soins en Suisse

Discrimination à la location

Les Suisse-sses vivent dans des bulles

Le racisme anti-blancs existe.

Le racisme est basé sur une réalité biologique.

Je vais parler ici de la perspective des Albanais-es, car c’est la seule communauté pour laquelle je me sens légitime de parler. Et parce que c’est surtout notre population que ce type de remarques visent.

Il y a plusieurs obstacles qui rendent les gens réticents à l’embauche des Albanais-es.

La première est une culture du travail différente. On pense à la relation à la hiérarchie, la ponctualité, la méticulosité. Toutes des choses qui, fort heureusement, ne relèvent pas de l’inné mais de l’acquis. Je recommande systématiquement aux entreprises d’offrir des formations sur le sujet en interne ou en 

, de créer des mentorats internes avec des personnes du même groupe ethnique et de définir des codes du travail explicites et compréhensibles.

La deuxième est l’absentéisme. Investir de l’argent et du temps dans des employé-es qui ne seront pas là souvent, ça peut effectivement freiner certaines personnes. J’ai cherché des statistiques à ce sujet pour avoir une vision objective de la réalité. Les statistiques de l’Office Fédéral de la Statistique montrent que les travailleur-euses étranger-es ne sont 

 que les Suisses. Mais il n’y a pas de statistique par nationalité.

Ce que j’observe à mon échelle, c’est une différence entre les parents et les Secondo-as. La première vague d’immigré-es que je connais a, il me semble, plus eu recours à des arrêtes maladies ou à l’assurance invalidité. La deuxième génération, elle, vit une toute autre réalité. Plus diplômée, elle a accès à des emplois mieux qualifiés et moins pénibles. En effet, les populations issues de la migration sont celles qui ont les 

. Comme quoi, meilleures conditions de travail riment avec engagement plus fort. Ce qui tend à confirmer les 

 de l’Office Fédéral de la Statistique.

Un autre obstacle, est celui de la complexité administrative (p.ex. titres de séjours, permis de travail). Obstacle que je ne traiterai pas plus longuement ici. Je vous invite par contre à aller voir cette 

 (Secrétariat d’Etat aux Migrations) ou vous adresser aux 

Mais au final, on peut se demander à quoi bon embaucher des personnes issues de l’immigration du Sud Global. Pour faire face à la 

 dans certains secteurs ou pour les contributions qu'elles amènent en terme 

Des avantages pour lesquels il vaut investir.

Dr. Hazbi AvdijiVotre généraliste en diversité et inclusion

Idée reçue

Le racisme est basé sur une réalité biologique.

Idée reçue